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Confiteor

by Takuan

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1.
La jungle 02:49
Ça part d’une étincelle et d’un besoin indescriptible, C’est tout seul dans ma nacelle que je me sens indestructible, J’écris ma propre Bible, à la recherche de réconfort, Le toubib t’oublie, je fais de la douleur mon point fort, Et j’en ressors plus sage à défaut d’avoir grandi. Une bonne centaine de pages qui ferait rougir Gandhi, A l’inverse de Dooz Kawa moi je rêvais pas d’être un bandit. Même si je réécris leurs lois de ce stylo que je brandis. Du sang d’encre dans ma cartouche, qui remplace la chevrotine, C’est avec mes mots que je fais mouche et que j’en fais ma routine, Personne à rendre fier, donc pas grand monde à décevoir, Un manque d’implication, qui risque vite de se voir Je pourrais rapper des heures, jusqu’à ce que ma bouche soit un désert, Et faire de mon désir un art même si bien souvent ça me dessert. Trop sincère, ça fait désordre, dans ces abysses c’est ma bulle d’air, Moment propice pour débarquer avec la grâce d’un bulldozer. Le rap est une jungle, à poil comme Mowgli Je veux juste que tu retiennes mon blaze avant qu’il ne tombe dans l’oublie C’est Takuan, nouveau venu sans références. Et si je m’éloigne de la tribu c’est pour marquer ma différence. X2 A la prod et au mic, plus je rode et je plus rattaque, Au calme dans mon hamac, rapper n’est pas un sport de contact. Alors je reste là malgré le trac, et mon absence dans les bacs. Envie immuable comme les statues de l’ile de Pâques ; Pas d’attache comme un migrant, pour une vision des plus lâches. Je suis un oiseau en migration à la recherche de son plumage, La tête en l’air, l’esprit rêveur, même si j’ai plus l’âge Je poursuis mon vol plané sans hélice à mon fuselage, Et je t’emmerde si tu penses que j’ai pas ma place, que je mérite pas la passe, que tout ça me dépasse. Que je me montre parfois trop loquace, que j’ai loupé l’occaz. Que mes chances sont basses et que mon style manque de classe, Et que mes rimes manquent de tass, et que mes punchlines manquent d’audace. Tu crois que tes critiques vont me surprendre, gros steuplé Tu sais très bien que le type de hip hop que t’aime est surpeuplé. Pas exempt de reproche mais je te prends pas pour un teubé Et je reste fidèle au rappeur étrange que je suis depuis l’EP. Le rap est une jungle, à poil comme Mowgli Je veux juste que tu retiennes mon blaze avant qu’il ne tombe dans l’oublie C’est Takuan, nouveau venu sans références. Et si je m’éloigne de la tribu c’est pour marquer ma différence.
2.
Amateur 03:00
Pas grand-chose à te dire mais c’est pas pour autant que je vais me taire Et même si j’ai pris du retard, je me permets un p’tit commentaire Je m’en fous si on m’enterre avant même qu’on me considère Comme un artiste prospère accepté par ses paires. J’opère sans scalpel, âme rebelle qui laisse des cicatrices, Des rimes à la pelles que je compile selon mes caprices, Et même sans rappel, je reste sur scène avec un air triste. Jusqu’à voir ma belle couronnée impératrice, Le malheur de l’amateur, et du syndrome de l’imposteur Le blues du rappeur qui veut prendre vol sans tremplin, En trompe-l’œil, dur labeur, à bosser plus de quarante heures, Et la rancœur de ne pas pouvoir faire du rap à temps plein, Je prends le rôle de conteur, et parfois de beau parleur Affabulateur perdu dans les erreurs dont il se plaint. Alors ça me tient à cœur, et je puise dans la douleur, Et même sans moteur, je prends de la hauteur comme un zeppelin. Tellement perdu dans cette instru que j’en oublierai de rapper, Et si je suis l’intru, c’est pour gagner de l’XP, Peut-être ce beat pourrait se suffire à lui-même, Mais ma grand gueule sait pas se tenir, et vient tout gâcher, comme un déchirement d’hymen. C’est quand je m’y mêle, que m’isole, et que je musèle ces idées folles, J’me promène sur un atoll, donc soit je mène soit je m’immole. Je me ramène mais manque de bol, je gêne avec l’album //par conséquent je perçois cette demi-molle un peu comme un symbole. Bref je m’emballe, comme d’hab, mais j’m’en tape, Contact sans tact de rimes intactes, coup de pression sans soupape, //J’suis pas 2pac, mais j’ai la niaque, j’continue de faire ça au black, //Et à défaut d’être un mac, c’est avec mes mots que je te braque. Désintérêt profond envers la violence, Et j’essaie de ne plus faire de mes sons des séances de doléance, Et je continue d’y croire, car mon regard porte loin, La tête hors de l’eau, afin de ne pas laisser mon beat orphelin. A me peter le dos, penché sur ce clavier, même pas la place pour un studio, je me déplace avec mon micro, peu importe où je vais, Souvent la salle de bain, là où l’acoustique est la moins pire, C’est une question de technique, et de ne pas faire de bruit quand tu respires, Une sorte de rite mystique, couverture anti-moustique, Session domestique, pour un rendu qu’on espère comestible. Ma promenade du dimanche, je la fais même sans sortir, Et pour la verdure, je pense que j’ai pas besoin de t’éclaircir. Et je kiffe t’as pas idée, via mon petit système D. Je donne vie à des couplets sans lesquels j’aurais déjà cédé. Avec ou sans CD, à concéder que mes chances rétrécissent Je serai surement décédé quand le monde saura que j’existe. Le regard vers ce soleil qui m’éblouit sans me réchauffer, Afin d’oublier que rappeur n’est pas le métier que je fais, Sous tout rapport, je me sens à part, pas de bobard, ni d’Autotune, Juste une prose sincère pour laquelle je te réclamerai pas de thune.
3.
A force de ressasser les mêmes questions, l’inaction menace J’attends même plus de réponse, pour foncer dans l’impasse. Ce doute qui me tabasse, quand je vois ce qui reste comme places, Et plus j’essaie de laisser ma trace, plus le temps passe. Et je t’en parle avec classe mais ça sent l’hésitation Prêt à faire volte-face selon ta réaction, Mais dans le fond, c’est juste la pratique d’une pulsion, Problématique qui se résoudra même sans solution. Contre tout pronostique, j’attends le moment fatidique Bien que fatiguant, je trouve ça élégant de faire une musique atypique, Ne la juge pas à son physique, laisse lui une chance, même microscopique, Car c’est quand elle n’a plus confiance que les choses se compliquent A l’opposé du narcissique, elle longe les murs, se fait toute petite, Conclut que son seul atout, c’est de boire plus vite. Jamais prête à tout pour se faire connaître du public, Les reliques d’un petit baptou, qui jamais ne se duplique Un soupçon d’enthousiasme pour se débarrasser de ces miasmes, Juste une pincée de sarcasme à défaut de grosses liasses. Je veux que mon orgasme soit auditif, et bien que répétitif, Mes adjectifs loin d’être craintifs s’avèrent être des plus inventifs. Je suis parmi les plus actifs, même si mon blaze t’est inconnu. Dans cette cohue je me déplace comme un casque bleu de l’ONU. Et non t’as pas la berlue, j’ai bien cette gueule de miskin. Et je rêve un jour d’écrire mes mémoires dans un Moleskine, Mais bon c’est pas le propos, je me sers de ce son comme d’un appeau, Ameuter hors du troupeau ceux qui veulent me faire la peau. Me faire remarquer, puis débarquer, et pisser sur le parquet, L’insolence de Charles Barkley, détesté malgré 30 points marqués Vous mettre un taquet même sans volonté d’attaquer, Impacté car c’est avec mon ombre que je me suis maqué. Trop peureux pour vraiment y mettre le paquet, Et toujours pas assez heureux pour ne plus être un simple laquais. Des envies de tout plaquer, de dénoncer leur lexique tout claqué Exit le succès, j’suis pas là pour te faire raquer. Je fais pas dans le racket, je ne vois pas le rap comme une conquête, C’est plutôt un marathon dans lequel je compte pas finir en tête En vadrouille plus qu’en patrouille, je me dévoile et je me mouille, J’en ai plein le cul même sans nouille, ma bonne étoile à un goût de rouille, L’avenir me fout la trouille, donc c’est dans mes souvenirs que je fouille, Et même si dans le fond je l’aime, je veux pas finir comme mon bouille. Préoccupé au point que mes repères soient inversés Le cerveau occupé à essayer d’éviter l’AVC Rabaissé à une simple carcasse pleine d’angoisse, Je me fracasse la gueule pour ne pas voir la vérité en face Armé de ma feuille, je me mobilise sur les deux fronts, Et si je m’éternise, c’est parce que je vois l’illettrisme comme un affront, Le seul patron, en général c’est pas celui qui en parle, Tellement à part que c’est avec un idéal qu’on le compare. Besoin de réfléchir, je sens que suis sur le point de fléchir, Même si l’instrumentale déchire, l’ambiance va vite se rafraichir, Ca fait chier mais c’est ainsi, et je préfère être indécis, Qu’être imprécis, de fausser ce récit ou de rapper en langue des signes, Saut de l’ange dans le lac des cygnes, pour un rendu souvent étrange Un caprice qui dérange, une cicatrice qui me démange, Affirmer ma différence, éviter le mimétisme. Et profiter de cette errance avant que ça devienne un traumatisme Des rêves de gosse à l'image de la voie lactée. Dans ce corps trop p'tit, c'est du coup mon esprit que j'ai dû compacter. Avec tact et volonté, je m’échappe dans un monde caché, Comme si Bizet lui-même prenait le mic pour se soulager, Une dégaine à faire rager, on se croirait dans un Hergé, Et je parle tellement de Dieu que je dois bosser pour le clergé, Mais moi, tant que c’est mélodieux, je me pose pas trop de question, C’est si tu trouves ça affreux, bah moi je trouve ça juste con. Mais je vais pas revoir mon plan, qui n’est toujours qu’un brouillon, Et c’est surement ça qui me plaît, et le fait de ne pas avoir de bâillon, Et en bon vagabond, j’erre et je tourne en rond dans l’univers. Je serai toujours ce p’tit garçon qui n’est dans le fond qu’un solitaire, Et amer quand je prends dix secondes à vraiment penser à demain, Mille pensées qui disjonctent et expliquent cette absence de refrain. Et qui réfrènent cette impatience de vivre normalement, Illusion de tenir les rênes donc je n’y crois plus réellement.
4.
C’est parti pour une introduction entre deux pas de danse, Faut juste suivre la cadence, s’adapter sans temps de latence, Et s’imprégner de l’ambiance, qui se veut étrange et atypique, Bienvenu dans le monde d’un pauvre type qui perd le fil de ses répliques. Et qui n’a donc que la musique pour espérer sortir du Styx, Et essayer de se faire un nom comme un bébé né sous X, Peu adepte des rixes, avec ce beat je me fais un fixe, Et je déambule entre deux mondes comme un sans domicile fixe, je tombe à pic, des textes piquants et authentiques Indiquant la fin d’un cycle, j’suis l’héritier du mouvement romantique. Certes y’a la pratique, mais ça vient surtout d’une émotion, Celle qui t’éclaire la nuit mais qui détruit toutes tes fonctions. Briller par son absence, vriller à coup d’absinthe Prier même si ça n’a pas de sens, jusqu’à roupiller dans les bras d’une sainte Une danse endiablée avec Euterpe, sans contact d’épidermes, J’ai toujours le même problème de ne pas vouloir y mettre un terme, Relation ambigüe, souvent accro parfois distant, Pour elle, je boirais la ciguë sauf si je ne trouve pas le temps. Dès lors, loin de clore une fois encore, Cet accord un peu hardcore, qui cause plus de torts, Qu’il n’apporte de bonheur, et ne me parle même pas de l’honneur, Il est atteint de pâleur, en attente d’un donneur, C’était clair depuis le départ mais on se prend à espérer, De ne jamais se séparer de son toucher qui te permet de respirer, Ensorcelé même sans muse, elle n’a besoin que d’elle, Pour que la vie m’amuse et me donne enfin mes ailes. Alors on s’embarque pour un voyage sans destination, C’est le décollage surtout qui te procure les meilleures sensations, Donc on en profite, on a maintenant une vue parfaite Et une musique profane de son aspirant prophète ; Briller par son absence, vriller à coup d’absinthe Prier même si ça n’a pas de sens, jusqu’à roupiller dans les bras d’une sainte Et donc pour conclure le premier chapitre de notre histoire Et de pouvoir te tourner le dos avant que tu me dises d’aller me faire voir J’aimerai croire en un avenir où je serai à la hauteur. Quitter mon taf et prendre plaisir à faire plus de 35h. Mais chère musique, ton monde est aussi effrayant qu’attrayant, Je finirai addict et ce ne serait même pas le plus contraignant, J’ai peur d’y laisser bien plus que des larmes, Mon âme elle-même se méfie de tous tes charmes, Elle s’arme comme elle peut, même en temps de paix, Se prépare au combat plutôt qu’être happé dans ton monde Et rattrapé par ses démons prêts à frapper. J’ai rassemblé mes forces sur ce morceau samplé, Que tu peux couper car je me répète à chaque couplet, Sans me faire appeler, j’vais m’embarquer pour un aller simple Et même si tu restes à quai, moi je partirai pour rester sain, Pas besoin de te faire un dessin, j’ai le plus de temps d’être indécis, Ce serait même indécent, vu ce silence qui s’apprécie.
5.
Mise à feu imminente pour un rêve sans gravité Ephémère comme une étoile filante mais sans traçabilité On s’y est invité comme un cheveu sur la soupe Pour la postérité je prends place à bord de ma petite soucoupe Un ciel de jais tacheté de milliards de lueurs blanches, Je vais tacher d’atteindre ce qui doit être la demeure des anges, A travers mon hublot, il n’y a que l’infini qui s’agrandit, Tandis qu’on optimise l’impact minime de nos vies. Nous ne sommes que poussière dans l’univers, Rien de neuf sous le soleil qui erre dans ces ténèbres comme Lucifer Et y’a pas à dire, il sait y faire, Il fut un temps sans paradis et où il était le seul Dieu sur Terre. Depuis des millénaires, à l’abris sous la voute céleste On s’y repère et on s’y on perd, de moins en moins à l’ouest ; Sous la guidance presque maternelle de l’étoile polaire, On a pu facilement répandre aux autres coins du monde notre colère. La tête dans la lune, les yeux levés vers les étoiles, Percevant dans chacune d’elle un passé qui se dévoile, Le temps est une vaste blague car même la lumière Parcours cette toile en surveillant ses arrières. Malgré la distance, source de vide et d’inspiration. Satellites en orbites à l’âge de l’exploration, Alors moi, je m’envole vers ma propre constellation, Et même si elle semble folle, je suis prêt pour ma mission. Désastre en approche, mais inutile d’y penser Des astres se rapprochent, immobiles mais en train de danser, Je dois être pris d’hallucinations, c’est sûrement l’altitude, Et le manque de ration, mais bon pas d’inquiétude, Dans cette quiétude, on se surprend à lâcher prise, Itinéraire prédéfini, peu de place laissée pour les surprises. Loin des tentations terrestres qui font tourner la tête Ici, Vénus n’est rien de plus qu’une planète, Vision pas nette sur ces galaxies auxquelles je n’ai pas accès, Mais il paraît que si, bientôt on pourra aller s’y relaxer, J’ai juste anticipé, avec mon réacteur désaxé, Je veux pouvoir atteindre ce néant avant d’être taxé. En faire un jardin secret parmi les nébuleuses, Ce vaisseau n’est qu’une ambulance qui m’éloigne des femmes pulpeuses. J’ai laissé ces émotions houleuses derrière moi ; Mes raisons sont ténébreuses mais plus pieuses que la NASA. Et donc je n’attends que de flotter en apesanteur On n’a pas besoin d’air quand on loin de toute puanteur Valoir mon pesant d’or, un plaisantin frappé de lenteur, Embrassant le centaure, loin du bruit des moteurs La tête dans la lune, les yeux levés vers les étoiles, Percevant dans chacune d’elle un passé qui se dévoile, Le temps est une vaste blague car même la lumière Parcours cette toile en surveillant ses arrières. Malgré la distance, source de vide et d’inspiration. Satellites en orbites à l’âge de l’exploration, Alors moi, je m’envole vers ma propre constellation, Et même si elle semble folle, je suis prêt pour ma mission.
6.
C’est Takuan, enfant sauvage désormais apprivoisé, Transition nécessaire et bien loin d’être improvisée, Sans récépissé, et sans complice qui sache viser, C’est le regard plissé que j’avance contre le vent même sans pisser. Méfiant par nature, c’est l’infortune du supplicié, Je me suis immiscé dans le rap sans faire le dur et sans être initié, Pas d’Iliade dans mon Odyssée. Depuis le lycée je mène une vie pour laquelle personne n’est prêt à cotiser. Ca m’amène à cet album, Celui de la maturité, car apparemment j’suis plus un gosse mais un homme, Et pourtant je souffre toujours des mêmes symptômes, Et de ce qui est de lire l’avenir, j’vais pas te mentir, j’en suis encore au premier tome, Donc tant que je prends du plaisir, je défendrais cette bannière Pour laquelle je m’agrippe au rap à m’en pèter les molaires Et même sans la manière, c’est en l’air que se trouve mon poing C’est l’illusion d’être fier qui me permet de voir plus loin. Dans mon coin, je fais le point, plus j’y planche et plus je les plains Des pages blanches, j’en ai moins, donc y’a des chances qu’ça finisse bien. Plus de cadeaux sous le sapin, à part la musique et son grappin, Même sans plan, y’est fort probable que je te mette un lapin. Je n’attends rien des autres, vu qu’on n’attend rien de moi, C’est le bâton sans la carotte et faut survive jusqu’à la fin du mois. Je préfère le confort de ma grotte, Petit ingrat incongru qui pose des rimes même quand il rote, Un peu aigri, je trotte quand le reste du troupeau marche au pas. Même sans cheveux gris, je radote, c’était mieux quand je n’existais pas. Une nostalgie omniprésente, batterie souvent à plat, Et qui devient oppressante quand elle attriste même la joie. Je vois le monde en couleur sépia, qui s’étend à mes pieds, Mais en tant que simple pion, on ne peut que le voir de biais. Et même si on le sait bien, rien d’autre sur quoi s’appuyer On cherche à devenir pieu mais faut d’abord quelques billets J’ai promis de pas m’énerver, de continuer à m’enivrer De ce que la vie a à offrir, tourner la page, se laisser dériver, Sans surprise, cette musique atypique n’est qu’un prétexte C’est une quête initiatique qui se cachent derrière mes textes, La promesse d’une sagesse réservée aux plus meurtris, On n’entend plus leurs cris, remplacés par une humeur grise, Forcés de vivre en ermite, avec l’égo comme pire ennemi Je touche du bois comme une termite pour ne pas finir banni. Ca arrive plus vite qu’on ne le pense, et ça force à l’exile ; Suite à leur concile, je m’évertue à suivre mes propres consignes. J’ai pas grand-chose à perdre, donc je me joins à la partie Face à moi y’a sonneper, ou quelques plumes de pacotille. J’suis juste objectif, mon flow compétitif, Fusionne avec ce beat, pour un rendu qui se veut festif. J’ai le mérite de créer de la dynamite avec de l’opium, Et de graver dans le granit cette partition et ces idiomes, Manque de bol, je suis plus coriace qu’un anti-vol, Donc d’abord, je reste en dehors de ce dont la masse raffole. Et ensuite, je prospecte de l’or, jusqu’à la pépite, Jusqu’à ce que ton cœur, et le mien palpitent ; C’est Takuan, enfant sauvage désormais apprivoisé, Transition nécessaire et bien loin d’être improvisée, Sans récépissé, et sans complice qui sache viser, C’est le regard plissé que j’avance contre le vent même sans pisser. Méfiant par nature, c’est l’infortune du supplicié, Je me suis immiscé dans le rap sans faire le dur et sans être initié, Pas d’Iliade dans mon Odyssée. Depuis le lycée je mène une vie pour laquelle personne n’est prêt à cotiser.
7.
Sous cette pleine lune, alors que le vent s’acharne sur les fenêtres Et que l’ombre du vieux hêtre se projette sur la peinture qui s’émiette, Du silence de ces combles, que comble le bruit de la pluie Au grincement de ces ongles au son duquel la paix s’enfuit. Au beau milieu de la nuit, quand Morphée s’est fait la belle, Je l’imagine en compagnie de ces visages dont je me rappelle Châtiment nocturne, dans la lignée du lycanthrope. Sous les anneaux de Saturne et loin du soleil de Saint Trop Et entre autres, c’est cette torture qui te fait grandir, Pour gravir cette bordure puis ce tas d’ordure, il nous faut croire en l’avenir, On lutte contre l’hémorragie, qui régit ce monde tragique. Apologie d’une nostalgie qui agit comme un antalgique, Même sans lampe magique, on s’agite pour faire entendre nos vœux, Mais le temps n’est pas un cycle, même lui ne fait pas ce qu’il veut, Et ainsi nous recyclons les mêmes images en se lamentant, C’est jamais vraiment pour les bonnes raisons qu’on nous entend. Fantômes du passé, qui ne squattent pas que le grenier, Et vu cette horloge cassée, des centaines d’heures non égrenées. Des souvenirs qu’on a reniés, dont la présence se fait sentir, Car c’est en maître qu’ils régnaient, avant qu’on les fasse sortir. Décors enfin en place, sur ce beat on fait main basse, Puis table rase, un groupuscule dans l’ombre même sans mot de passe, Dont le nombre reste flou, tout comme ces spectres autour de nous, Qui nous ramène à une époque où les chiens étaient des loups, Et les gens sains étaient des fous, avec des sourires tellement doux, Qu’on avait besoin en fait que d’eux pour pouvoir tenir debout. Mais tout ça paraît loin, plus de visuel sur mes fantasmes, Juste la présence volatile et sensorielle d’un ectoplasme. Le souffle court, comme pris d’asthme, on se réfugie dans le sarcasme. Un touché d’or comme Midas mais des remords à chaque case. Maudis plus que bénis, simple pion sur un plateau, Et vu l’ambiance pleine de déni, c’est une partie de Cluedo. Privés des réminiscences auquel on pense depuis l’enfance. C’est les images d’une adolescence perdue qui nous offense. En lutte contre ce mirage, plus de cartes à se défausser. Retour à la case départ, sans même s’en offenser. Fantômes du passé, qui ne squattent pas que le grenier, Et vu cette horloge cassée, des centaines d’heures non égrenées. Des souvenirs qu’on a reniés, dont la présence se fait sentir, Car c’est en maître qu’ils régnaient, avant qu’on les fasse sortir.
8.
Quasimodo 04:49
Une voix brisée dont on ne fera jamais l’apologie Le privilège du méprisé sans aucune effigie Le bossu de Notre-Dame sans sa morphologie, Mais la même solitude, et des pierres froides comme logis. Et le jour-J, pris d’asphyxie les yeux levés au ciel, Victime d’une idéologie, et d’un excès de zèle, Un chérubin sans ailes qui attend son enlèvement, Et l’espoir qu’il recèle pour ceux et celles nés dans le tourment, Sous les moqueries des gargouilles, suspendu à leurs gouttières, Qui font échos à cette foule et ses envies meurtrières, Leur ventre gargouille d’une faim qui n’a rien d’ordinaire, Ce sang qui coule sera la réponse à leurs prières Il se querella désormais avec des statues de pierres, Tandis que les rats l’accueilleront chaque soir jusqu’à sa mise en bière. Et chaque matin à l’aurore, il regarde la ville prendre feu, Et les nuages d’or lui laissent des cendres dans les yeux Il n’y a pas d’entre deux, émerveillé ou effrayé, C’est par milliers qu’ils voient des flammes danser que rien ne peut enrayer. Cible du mal originel, il n’est qu’un mâle original Le secret de polichinelle d’un animal marginal Parfois, la nuit, entre deux rêves agités, Lui parviennent des bribes de voix qui aux pleurs viennent s’ajouter, Et à force de pratique et d’observation, Repérage systématique de celle qui lui fait perdre la raison. Celle dont la beauté désarçonnerait le diable, Il vit dans la lumière d’une reine indétrônable, donc inconsolable Quand il l’entend rire aux blagues d’un pauvre minable. Il souffre de cette passion naïve qu’il espère insoupçonnable. Les bras lui en tombent vu qu’elle ne tombera pas dans les siens, Son désir est à son comble même sans vue sur ses seins. Se faire du mal est un don, et rien ne le sauvera Le cœur aussi sombre qu’une tombe, et aussi froid que ses draps. Fardeau hérité, son Esmeralda est hors d’atteinte, En vérité, elle incarne autant l’espoir que sa plus grande crainte. Et la nuit de son donjon il lui dédie toutes ses complaintes, Admirées par les démons, et reniées par les saintes. A mesure qu’il expie ses peines, s’esquisse l’aubaine D’un futur exquis mais qui risque vite de finir à la benne. Pourtant ses envies rebelles sont pour une fois d’accord. Ce sera elle et seulement elle, toujours elle et elle encore. On dit que l’espoir fait vivre, mais pour lui, c’est l’inverse, Chaque jour qui passe apporte une goutte de plus à l’averse, De moins en moins de rêve et de plus en plus de larmes. Plus de sourire au coin des lèvres qui jadis faisait son charme. Il se rassure en se disant qu’il n’est pas seul dans sa détresse. Il fait partie de ses hommes qui jamais n’auront un moment de tendresse, Ceux qui naviguent dans cette vie, sans maitre ni maitresse. Cette bande de chiens errants qui attendent juste qu’on les dresse.
9.
Le 7e sens 03:19
Fidèle à moi-même, c’est avec amour que je ramène La musique est ma reine malgré l’éclat d’une étoile naine, Je vois dans ton regard que je m’égare et que la coupe est pleine Quand je saisis au hasard ce vent qui souffle sur ces plaines, Et qui m’emmène là où il peut, souvent là où il pleut, Et même si ça ne te plaît pas, je me repose pas sous un ciel bleu, Et ça me va comme ça, moi je me retrouve dans cette grisaille. Et aussi dans le constat que c’est bien plus qu’un petit freestyle Qu’aucune route ne m’aille n’est pas en soit une surprise, Je m’accroche à une bouée de paille emportée par la brise. Tant de failles quand je tremble comme la tectonique des plaques Alors je dois prendre de la hauteur, bien trop seul dans mon habitacle Je vide mon sac pour garder mon âme intacte Car au moindre impact je deviens vite un homme sans tact, Donne-moi les mots pour formuler ses pensées compactes, Et c’est avec mon stylo que je passerai à l’acte Cette voix me rappelle qu’on célèbre l’évanescence D’une vie parfois belle quand on s’approche de son essence Au bord de l’arc en ciel depuis le jour de ma naissance. Je n’écoute que son conseil pour atteindre le septième sens On revient toujours à ce désir un peu étrange, De vouloir se faire mal rien que pour conserver son ange, Défier tous les présages, ou prétendre ne pas les voir, Voler parmi les mésanges grâce au simple fait d’y croire, Il semble que le message n’est peut-être pas assez clair, Je tiens juste à ce que tu le saches, et je me dirige via mon flair ; Y’a de la revanche dans l’air, mais je veux être le plus sage Je sais que dans le rap, j’ai pas encore perdu mon pucelage, L’humilité m’amène loin de toute satisfaction, Elle me pousse dans mes recoins mais transforme l’inaction, Je reste old-school car je pense qu’on n’en a toujours pas fait le tour. Et que l’Autotune est déplaisant même pour les sourds. Donc pour faire court, je prône une musique nouvelle, Dans un style dépassé mais que je perçois comme la 8e merveille. Et grâce à elle, mon cosmos brille de mille feux, Et c’est avec ma prose que je renouvelle mes vœux. Cette voix me rappelle qu’on célèbre l’évanescence D’une vie parfois belle quand on s’approche de son essence Au bord de l’arc en ciel depuis le jour de ma naissance Je n’écoute que son conseil pour atteindre le septième sens
10.
A la dérive 03:39
Rien de plus qu’une diatribe, rien de moins qu’un aveu, Si je m’engouffre entre ces lignes, c’est pour pouvoir y foutre le feu, Hors de question que je me résigne, même si c’est ce que tu veux, Je gravirai les plus hautes cimes avant d’être trop vieux. Et sous mon apparence de morveux, un véritable feu réside, Redoutant un jour pluvieux en espérant qu’on lui fasse signe Je ne peux m’empêcher d’être envieux, même si ça m’assassine, A m’arracher les derniers cheveux jusqu’à la racine, Geste irascible, qui nous engrène loin de la richesse Même la largesse de l’esprit amène à des actions indigestes Une éducation pleine de mépris, pour finir indigène, L’illusion d’être compris comme bouffée d’oxygène Dans ce monde anxiogène, on ère avec un air contrit L’impression d’être une gêne quand on nous tolère ou qu’on nous trie. Sur la base de nos gènes ou d’un visage flétri. Ou de la portée de nos chaines ou de la haine de la patrie. Problème d’amour propre, qui se briserai même en pleine chute, Et même si on nous jette l’opprobre, on les aime nos âmes déchus. C’est toujours mieux que de ne vouloir voir sa vie que sous un ciel bleu Enfin c’est mon avis, et de mon avis t’en fais ce que tu veux. Si j’ai appris à parler, c’est surtout pour ne rien dire, Anéantir les rêves d’un condamné en tombant dans la satire, Ou dans un trou sans fond, mais de la plus belle des formes, Un maximum d’introspection pour un minimum d’effort, A mon aise là où l’aliéné deviendrait fou, J’abandonne cette politesse entérinée dans un jeu de loup Car à force de tendre la joue, on devient rageux puis on se blesse, A quoi bon attendre notre jour si c’est pour manquer de souplesse. Personne devant qui on se baisse, on zone dans ce monde qui nous baise, On s’étonne de vivre sans pèze dans cette existence qui nous pèse On devient atone, promené en laisse, , juste pour qu’on vous plaise, Babylone souhaite qu’on se taise, et préférerait nous voir obèses. Alors on se laisse dériver sur un océan plein de promesses Mais parti sans rames, on reste sur notre séant, à en avoir mal aux fesses. Comme Ulysse rentrant chez lui, se pensant couvert de gloire, Mais sans la gloire, juste les souvenirs d’une guerre sans victoire, Des larmes au goût amer, qui coulent au rythme de ces rameurs, Alors on garde en ligne de mire tout ce qui inspire la peur, On commence à en avoir marre, d’attendre en vain des renforts Serons-nous un jour assez mûres pour ne pas craindre la mort ? L’amour est soi-disant le remède de nombreux maux, Ce phénomène paralysant qui nous distingue des animaux Des dizaines d’émotions qu’on a résumé en un mot. Vulgarisation de la pensée grecque pour que Juliette baise Roméo. Dans ce merdier, je reste un inconnu, balek les millions de vues, J’suis pas un rappeur venant de la rue, qui attend son break en garde à vue, Je continuerai à me faire entendre dans un souci de nécessité. ET laisser la pluie s’occuper de ma publicité. Réclusion qui me convient, on ne peut briller que dans les ténèbres, A l’ombre de toute clarté, éloigné des ondes qui rendent célèbre. J’en puise mes remords, mais également ma plus grande force. Et tandis que s’épuisent les mots, je finirai en morse.
11.
Monopoly 03:31
Point de départ, une seule porte dans un couloir, Plus d’ampoule, donc on doit avancer dans le noir. Avoir la chair de poule est une condition sine qua non, Et n’espère pas sortir vivant si t’es qu’un homme. Ces batards n’en ont rien à carrer, ils ont quatre tours d’avance, Ils nous ont séparé pour mieux se partager la pitance, Capituler n’est pas capitaliste, donc on est loin du dernier tour de piste. Plateau instable comme la tour de pise, Nos dés n’ont que trois faces, et dès le premier jet, Quoique tu fasses, viser le succès, on va t’en empêcher. Tu feras pas partie des protégés, tu compteras tes congés, Et être ce pion au service des banques sera ton apogée. Déjà il nous manque quelques biffetons, Histoire de pouvoir soudoyer le garde quand on tombera sur la case prison. Eux nous regardent de haut, impossible à rattraper, Sur leur balcon en marbre de leur hôtel rue de la Paix. Gare du Nord est déjà plus à portée, Même si ça va rien me rapporter, à part une façon de me comporter ça peut me réconforter, et m’empêcher de m’emporter, Et d’ouvrir cet aparté entre deux lignes de ma portée. Focus sur cette partie, je sais qu’il n’y aura pas de revanche, Et qu’on aura que nos dents à la fin pour montrer patte blanche, Nos adversaires partent avec un avantage, Leur héritage, mais bon eux te diront l’expérience de l’âge. Monopole de la pensée, même la lune est conquise. Hyperbole un peu osée qui n’est qu’une gourmandise Quoi que l’on dise, les mots ne rivalisent pas avec leur loi, Et si tu méprises les règles, on te privera de ta voix, Un système mis en place pour qu’il n’y ait qu’un seul gagnant, Et ceux qui ne se battent pas, seront traités de faignants, Sans double six, impossible de finir sans sacrifice. De nos vices, de nos rires et parfois de nos fils. 10e tour, toujours à la traîne, sans ce détour que eux prennent. Je joue réglo, mais je m’attends pas à ce qu’ils comprennent Malgré une récompense des plus belles, la vie chante-t-elle ? Quand je progresse dans ce jeu à la recherche d’une chandelle ? Je dois me diriger à coup de barres de fer, On m’incite à tricher, vu comment j’ai pris cher, J’ai pas le choix de m’ériger en tant que prêcheur, Et de défricher leur statut de pécheur. De moins en moins de carte dans la caisse de la communauté, On nous laisse sur le côté, pas besoin de laisse pour être comme menottés. Mot connoté, la noblesse porte un nouveau masque, On va lui ôter, et lui suggérer de mettre plutôt un casque. Partie entre amis mon cul, ça a des allures de guerre, Y’a de la rancune contre nos proprios et le système bancaire, Plus d’imbroglio, taxés même pour qu’on nous enterre Donc pour mettre le feu aux poudres, on attend juste un courant d’air. Monopole de la pensée, même la lune est conquise. Hyperbole un peu osée qui n’est qu’une gourmandise Quoi que l’on dise, les mots ne rivalisent pas avec leur loi, Et si tu méprises les règles, on te privera de ta voix, Un système mis en place pour qu’il n’y ait qu’un seul gagnant, Et ceux qui ne se battent pas, seront traités de faignants, Sans double six, impossible de finir sans sacrifice. De nos vices, de nos rires et parfois de nos fils.
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Reclus dans mon appart, crois-moi c’est pas Center Park, Mais j’suis là pour prendre ma part, avec l’endurance de Ji Sung Park, Sur une instru un peu dark, j’en suis encore à prendre mes marques, Je débarque comme les FARCS, j’annonce le début d’un nouvel arc, Je m’en fous d’être le monarque, l’essentiel c’est que je me démarque, je les nargue à la moindre remarque, même sans la thune de Tony Stark J’ai la sagesse de Plutarque, sans l’ambition de Lewis et Clark La schizophrénie de Jeanne d’arc, le style lambda du mec d’Ozark Donc je m’embarque dans les méandres d’un dédale cérébral Un peu bizarre que mon son engendre des balles non létales. Plus aucune corde à mon arc donc j’préfère pas faire dans le détail, Et en vrai je me targue d’être toujours là, malgré mes nombreuses failles. Dès l’entame j’annonce le bail, sec comme une botte de paille, J’ai la dalle d’un mec en plein désert et qui n’a rien à graille Je braille tellement que tu peux m’entendre même en braille, Donc j’embraye, aux aguets et je pagaie dans cette pagaille. Je débite comme j’respire, j’inspire les maîtres autant que les sbires Et j’aspire à ne plus être de ceux pour qui le temps n’est qu’un soupir Mais vu que je m’attends au pire, c’est dur de faire au mieux, A croire que ce qui m’attire c’est d’montrer un visage odieux. J’ai honte de mon passé d’avoir agis comme un merdeux. Ou de mon sourire parfois forcé quand on se retrouve rien qu’à deux Même sans Dieu, j’attends d’être touché par la grâce, Je deviendrai ptet un homme pieu quand je pourrai me regarder dans une glace. J’efface les traces d’une vie qui contraste avec mes envies, J’embrasse cette philosophie dont tout le monde se méfie. Et bien que ça me terrifie, que chaque jour est un défi. Je veux voir le monde qui se profile sans la perspectif du profit. Si ce soir je me confis, c’est que je n’ai rien de mieux à faire, Je vogue vers l’infini sans mon équipage de corsaires, Ecorché vif, les barreaux de ma cage se resserrent, J’ai comme un feu ardent qui se propage dans mes viscères. Je suis mon pire adversaire, depuis mon premier anniversaire, Un tortionnaire sans pitié, qui fait affaire dans la misère, Pas d’amitié entre nous, j’ai déserté le secteur tertiaire, Si je me passe la corde au cou, c’est pour soulager cet ulcère. Mais relax, pas de panique, tout ça reste hypothétique, Ca serait limite niveau éthique, puis pas très poétique, Et en bon hérétique, je flippe de la mort même sans enfer Quand le glas sonnera, j’aurais déjà fait mes affaires Alors je m’affaire à survivre, J’ai pas souffert comme un sous-fifre, car je préfère le faire sans vivres, Dans ma sphère en retrait j’ai pas grand-chose à te montrer, A part le portrait un peu outré d’un miroir à l’entrée J’annonce la couleur avant même que t’ai franchi la porte Mon cadre de vie dégage la même saveur qu’une nature morte. Et peu importe si ces paroles finissent emporté par le vent, Au moins j’aurais écourté le supplice, et c’est pas souvent.
13.
Est ce que bientôt j’aurais ta tête contre ma poitrine, Et l’odeur de tes cheveux qui me chatouillent les narines, L’arôme de ta peau, qui du bout de mes lèvres, Embaume mon cerveau jusque dans le plus fou de mes rêves Je sens les balbutiements, D’une joie prête à fissurer le ciment, c’est fascinant De pouvoir changer de ciel si facilement, Passer d’une douleur lancinante à un cœur vacillant. Est-ce que bientôt j’aurais ton sourire pour m’éclairer, Qui me fera aimer l’avenir plutôt que juste le tolérer Et qui me guidera comme le phare de Ptolémée, Même si je souffre de la faiblesse de peut-être trop l’aimer. Tellement malicieux qu’il se faufile derrière mes yeux, Et c’est peut être ambitieux, mais bientôt nous serons deux, Du moins je l’espère, pour moi c’est une évidence, Donc compliqué de se taire face à la providence. Armé de mes roses, et chevauchant l’éclair Plus de portes closes, le futur est clair, Il porte ton prénom et brille de ta lumière, Dissout la pénombre qui m’étouffait hier Est-ce que bientôt ton regard soutiendra le mien, Afin de me perdre dedans sans penser au lendemain. Prendre appuie sur nos épaules respectives, Affronter la pluie, et attendre d’elle de nouvelles directives. Coup d’œil furtif, ta beauté me laisse sans voix, Attentif au moindre signe qui prouve que tu me vois. Est-ce que tu me veux, comme moi je t’ai voulu 100 fois, Et est-ce que ça te va l’image que je renvoie ? Est-ce que bientôt nous serons bercés par nos rires, Passer la nuit à converser à en oublier de se nourrir, Partager nos peurs afin de pouvoir s’asseoir dessus Découvrir que mourir n’est pas la seule issue, Colmater toutes les fissures de nos amours déçus, Eviter que nos blessures deviennent des choses qui nous rassurent Chasser l’imposture, être les meilleurs complices, Profiter de nos vertus afin de justifier nos vices Armé de mes roses, et chevauchant l’éclair Plus de portes closes, le futur est clair, Il porte ton prénom et brille de ta lumière, Dissout la pénombre qui m’étouffait hier Est-ce que bientôt, tu repenseras à ce coucher de soleil Tellement sauvage que les nuages avaient déserté le ciel, Contraction de l’œsophage, admirant l’essentiel, Ton visage dans ce paysage pourtant rempli de merveilles, Réponse à l’appel d’une ardeur qui renaissait. Et pourtant, ça ne faisait pas vingt quatre heures que je te connaissais Mais c’est déjà le passé et à présent j’suis sur le futur ; Même si j’ai pas assez de raisons pour être complètement sûr. Est-ce que bientôt donc j’aurai confirmation, Que je suis bien destiné à t’aimer avec passion. J’ai toujours peur que Cupidon ne soit plus très patient. 3 flèches plantées dans mon cœur en putréfaction, Et tirées sans sommation, je n’étais pas sur mes gardes, Plongé dans mon monde, il était impensable que tu me regardes. Te rencontrer était déjà en soit une victoire, Vu qu’à ce moment-là, je n’avais aucune raison d’y croire ! Et pourtant je t’ai suivi comme un chien, Loyauté testée, délesté de mes doutes, même à jeun, Le long d’une route qui n’allait jamais vraiment prendre fin. Car à ton écoute, je me savais épié par les séraphins Jusqu’au confins de cette Terre, je t’aurai accompagné, Car je ressentais un goût amer plus tu t’éloignais. Je t’écris donc cette lettre, avant que celle-ci ne t’échappe, Car avant même de te connaître, je pense que je t’aimais déjà.
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4 g/l 04:00
Fin de soirée écourtée, c’est pas que c’était pas le kiff, Mais l’ivresse me fait tanguer au point de me rendre pensif, En plus de ça, je titube, pas longtemps avant que je dise tout, Et que je me fasse détester, que je sois distant et en même temps partout, J’ai envie d’un spliff, d’un stylo, j’suis en pleine inspi, Mon côté nocif s’exprime quand ton temps se gaspille, Créneau réservé, et je ne prends pas de rendez-vous, J’ai besoin de deux heures seul avec ma feuille, avant de voir flou Bien sûr, le petit sky a pris la relève, Ça veut dire que j’ai au moins 3h devant moi et 6 avant que le soleil ne se lève. Ca sent les regrets au réveil, mais balek Ce soir je me sens en vie donc la gueule de bois de demain je ferai avec Je deviens narrateur externe de mon propre livre, Où les lettres me racolent malgré cette liberté dont je m’enivre, Car c’est quand je picole et que je m’isole, entre deux reflux, Que je travaille mon flow et mes hyperboles, sans mot superflu. Donne-moi un peu d’alcool, de la beuh et une instru, Je ferai un cas d’école de ce qu’on peut faire quand on a bu, L’apothéose de l’ivresse, l’esprit en ébullition C’est quand je ne dose plus la Guinness que les mots deviennent munition 4 grammes dans chaque bras, je déguerpis comme un voleur, J’ai ouvert tous mes chakras pour laisser s’échapper ma sueur, Je me sens comme un insulaire, au milieu d’un océan d’or, Pris dans une tempête solaire, le souffle court quand il s’endort. J’ai donc ce besoin incontrôlable de repousser le sommeil ; Pratique, mon inspiration semble pousser dans une bouteille. La surprise de découvrir chaque matin les écrits de la veille. Et mon ange gardien en dégrisement, va falloir que je le surveille, Ca s’empire, ma conscience s’évapore Place au vampire un peu chéper qui prend son pied même sans rapport. Et dont le monde ne tourne plus qu’autour de cet art, A croire que ma plume se libère plus il se fait tard, A l’instar de ma vue, je me dédouble, et perd contrôle, Je m’enfonce dans des eaux troubles, près de ces abysses qui me frôlent, Mais qui ne m’effrayent pas, car l’éthanol les change en encre, Et avec cette excuse comme appât, j’ai une chance de vaincre. Donne-moi un peu d’alcool, de la beuh et une instru, Je ferai un cas d’école de ce qu’on peut faire quand on a bu, L’apothéose de l’ivresse, l’esprit en ébullition C’est quand je ne dose plus la Guinness que les mots deviennent munition
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J’me plais à panser mes plaies en passant le replay de mon existence Me rappeler de ces sons samplés qui meublaient mes errances. J’admets qu’épeler les maux qui me lancent s’avère dénué de sens, Quand j’pense qu’on est là, à se les peler depuis le jour de notre naissance. La cigogne, surement ivrogne, m’a largué un soir d’automne, Et depuis ma rogne grogne au point où aucune violence ne m’étonne. Ma rage non-stop me test, quand trop stone, j’reste hors-contexte. Et que chaque consonne dans mon texte sonne comme un cri de guerre dans ton cortex. Mon vortex sonore t’emporte plus loin que là où l’odeur porte Inspiré par les liens qui unissent la terre aux cloportes Mes desseins restent simples, sans perspectives, Et bien que festive, mon ivresse me laisse souvent peu réceptif. Donc je m’active à cultiver mon Eden, en évitant l’œdème, Que t’aime ou non, je mène ma vie au rythme de ces versets que je sème. Et une fois sur le bon bpm, mon seum devient tout un emblème. Et j’consomme les décibels jusqu’à en faire ton problème. Lourdes de conséquences, mes rimes me font avancer, Sur un rythme cadencé, je passe la nuit à tout balancer, De mes idéaux à mes idées lasses qui passent dans mon esprit, qui hélas, S’embarrasse rarement de pensées fugaces. Le dos courbé car chacune d’entre elle me pèse comme un fardeau, A croire que c’est le destin dont la vie me fait cadeau Mon cerveau chante le Fado avec la voix du mime Marceau. Au son d’un vibrato qui m’accompagne depuis le berceau, Petit bon en avant, une vingtaine de sons en moins d’un an, Je suis au service de mon seigneur, aussi loyal que d’Artagnan Je préfère être esclave et avoir un but plutôt qu’être libre d’aller aux putes, donc c’est enchaîné à mon clavier que je vois s’enchaîner les minutes. Je pensais avoir fait le tour, mais j’ai le coeur encore plus lourd, Mon salut ne sera pas dans ces chansons que je savoure. Retour sur un parcours trop court, sans possibilité de recours, Je m’goure ou tu trouves ça lourd quand je parle d’amour ? Alors je me tais, du moins sur ce sujet, Du moins pour l’instant, et on verra ce que l’avenir à comme projet. Patauger dans la merde semble être le seul moyen que j’ai, Pour m’extirper de ce 30 mètre carré qui fait office de QG Peine purgée tout le temps perché, impossible de me déloger. On m’a amoché durant le trajet, que j’ai fait seul sans cocher. Mais désormais, je bouge plus, deviens de plus en plus un inconnu. Loin du mec qu’elle appelait quand elle avait trop bu. Lourdes de conséquences, mes rimes me font avancer, Sur un rythme cadencé, j’passe la nuit à tout balancer, De mes idéaux à mes idées lasses qui passent dans mon âme, qui hélas, S’embarrasse rarement de pensées fugaces. Le dos courbé car chacune d’entre elle me pèse comme un fardeau, A croire que c’est le destin dont la vie me fait cadeau Mon cerveau chante le Fado avec la voix du mime Marceau. Au son d’un vibrato qui m’accompagne depuis le berceau, Manque de confiance qui me place dans une catégorie à part, Mon histoire est l’allégorie du mec qui en prend conscience un peu tard. Des litres de larmes, des lettres de sang jusqu’à la dernière goutte Dernier fait d’arme, des compositions que personne n’écoute. Ça nécessite un formatage qui nettoie mon disque dur, Je fais le tri, ce qui me casse les couilles finit au vide ordure, Je laisse la bannière de guerre sur le paillasson, naguère je mordais à l’hameçon, Sans faire le fier, Oserais-je croire que j’ai enfin retenu la leçon. Je développe de nouveaux sens, pour compenser toutes ces absences. Crois-moi, je n’ai pas besoin d’absinthe pour frôler la démence, Juste mes pensées et toutes ces émotions qui gravitent autour. Je ne souhaiterai pas à mon pire ennemi d’être le récipient de mon amour. J’ai dû naître inachevé, sans contrôle et sans retenu, Captif de toutes ces promesses que je n’ai pas tenu. Et surtout des conséquences de ce qu’elles seraient devenues, Si j’avais mené ma vie comme si le paradis attendait ma venue. Lourdes de conséquences, mes rimes me font avancer, Sur un rythme cadencé, j’passe la nuit à tout balancer, De mes idéaux à mes idées lasses qui passent dans mon esprit, qui hélas, S’embarrasse rarement de pensées fugaces. Le dos courbé car chacune d’entre elle me pèse comme un fardeau, A croire que c’est le destin dont la vie me fait cadeau Mon cerveau chante le Fado avec la voix du mime Marceau. Au son d’un vibrato qui m’accompagne depuis le berceau.
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Installé bien confortablement dans cette routine, L’essentiel, c’est que le sang circule dans ma carotide, Recul nécessaire, même si le temps nous manque cruellement, Notre pécule de misère ne nous permet pas de vivre réellement On répète chaque action mécaniquement, Nous faisons uniquement du surplace, si on se déplace c’est au gré du vent, Donc l’accalmie nous attendrie mais nous rend attentiste, En réponse à l’inertie, j’reste attentif devant ce décor triste, On sait que notre jour ne viendra pas, donc ça m’enlève d’un poids, Et même quand j’avance d’un poil, je recule de deux pas, Je lève le voile sur ces démons qui obstruent mes étoiles, Et sans leurs lueurs, cette salve de mots n’est pas des plus conviviales. Les paroles d’un impulsif qui se prétend proactif Rôle inoffensif car prise de conscience trop tardive On ne va pas bouger les planètes, on va se contenter de la tête, En quête d’absolu, je profite de ces lignes pour l’admettre. Je déambule dans l’espace-temps, où tout se mélange, Somnambule que tu déranges, les minutes reculent dans ce monde étrange Voir comme une habitude, cette méfiance qui me démange. Je frôle l’ingratitude face au silence des anges, Une culture héritée de ce que la nature à fait de mieux, Sa sépulture sera citée comme point de rupture avec les dieux. On n’est plus des masses à avoir cette vision devenue anachronique, Les acolytes hélas se font rares, comme un bar sans alcooliques. Souvent l’impression de mener seul un combat perdu d’avance Plus je pense à ma gueule, plus mon p’tit cœur balance. Quand chaque décision et leurs conséquences se jouent à la roulette russe, On finit vite dans l’errance, à se réfugier sous l’abribus Tellement tourné vers le passé que j’écris ces vers sur du papyrus, Affronter l’avenir me mène vers une victoire à la Pyrrhus. Les réponses aux milles questions qui me torturent restent un mystère, L’immobilisme est la seule option pour des ordures qui infestent cette Terre, Des êtres délétères qui blessent via les erreurs qu’ils réitèrent, On paraît déter mais c’est clairement un leurre on n’a pas les mêmes critères, J’suis un branleur, sur mon propre fuseau horaire, Et rappeur à mes heures perdues, qui semblent éphémères
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J’suis pas grand chose, et je fais ça pour personne Et si je persiste c’est juste que j’ose, je prends pas de pause même quand je suis stone, J’insiste, à travers ma prose, je résiste, hérésie d’une vie à risque, moteur d’une Porsche dans une Yaris. Pris de varice, j’ai les vices du jeune Pâris qui aurait grandi sur du Kaaris, Je transite comme un cariste, Peau solide du guitariste, Bien loin de la vie d’artiste j’suis avant tout en bas de la liste, Et à défaut de faire crari je vais me montrer réaliste. Je vois l’avenir assez clairement, c’est pour ça que je te mens, Et parce que je pense souvent à la lecture de mon testament, A ces miettes laissées derrière, qui forment un semblant de sentier Dur sans plan de s’en tirer, donc troublant de rester entier, Malgré ces ronces qui m’arrachent la peau, Mon écorce est un manteau, qui s’enfonce jusqu’à couvrir mes os, Et pourtant viendra le jour où la façade s’effondrera, A la barre des accusés, avec ces fantômes comme magistrat. A la croisée des chemins, pas de demi-tour, Longe le fil de ton destin dont on ne distingue que le contour x3 A la croisée des chemins, pas de demi-tour, Choisi bien, ou tu regretteras jusqu’à la fin de tes jours. C’est la croisée des chemins, où ton passé ne vaut plus rien Avenir au pluriel, le miel a un goût de venin Même les sirènes sont belles sous ce ciel saturnien, Ce doute immortel qui devant cet autel te revient, Traverser le temps, explorer toute alternative, N’existant que sous le joug d’une imagination active. Un fragment de vie à chaque séjour, Planning trop rempli, faut admettre que sept jours c’est trop court. Tu refuses d’apprécier, oublies de vivre l’instant présent. Oppressant car trop pressé, donc compressé dans une prison, Destin que l’on pressent comme l’odeur d’un expresso, Fugace sous la pression, mais il te reste le choix du grand saut. Et va savoir pourquoi, ça t’aide à garder le contrôle, Nique sa mère ceux qui veulent te voir perdre, c’est toi qui à le premier rôle Mais pour ce qui est de partir, te fais pas d’illusion, T’es mignon si tu penses avoir un pouvoir de décision. A la croisée des chemins, pas de demi-tour, Longe le fil de ton destin dont tu ne distingues que le contour x3 A la croisée des chemins, pas de demi-tour, Choisi bien, ou tu regretteras jusqu’à la fin de tes jours. La route fut bien longue, et parsemée d’embuches, Pas beaucoup de coins d’ombre et des cailloux sur lesquels je trébuche Arrêts de bus déserts le long de la voie, Plus de cent fois, j’ai attendu des heures, qu’il n’arrive pas. Donc souvenirs éparpillés dans le sillon de mes pas, Qui transforment en glace pilée ceux qui ne m’aimaient pas. Conflit interne et violent comme au Darfour, Je sens bouillir mon sang quand j’approche d’un autre carrefour. Pour faire court, je sens ton regard dans mon dos, Et j’entends ta voix dans le murmure de chaque plan d’eau, Elle me glisse à l’oreille que je suis la mauvaise route, Le supplice de son conseil, même quand personne ne l’écoute, Je marche sans conviction, car direction incertaine ; La pire action serait de prétendre avoir des options par centaines L’herbe n’est pas seulement plus verte, elle est surtout fanée, Pas de retour en arrière, je t’autorise à me vanner. A la croisée des chemins, aucune décision ne semble bonne, Prie de toute ton âme, même les dieux s’en tamponnent, Quelle version de toi sera vainqueur le lendemain, Celle qui assume la bouche en coeur, ou qui regrette et se plaint. Tu nages en plein dilemme, le poids des âges t’attire vers le fond, Réflexion nostalgique qui ne présage rien de bon. Une fable tragique, au dénouement encore flou, Où trop rester statique peut te rendre complétement fou

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